CATHERINE BALET • ALBÉDO
AVANT-PREMIÈRE À PARTIR DU 20 AOÛT 2025
EXPOSITION DU 20 AOÛT AU 4 OCTOBRE 2025
VERNISSAGE SAMEDI 6 SEPTEMBRE 2025, DE 15H À 20H
Nous avons le plaisir de présenter la quatrième exposition personnelle de Catherine Balet à la galerie. Intitulée « Albédo », cette série explore la relation intime et essentielle entre l’eau et la lumière, éléments à la fois physiques et symboliques.
Le terme albédo désigne le rapport entre la lumière reçue par une surface et celle qu’elle réfléchit. Cette notion scientifique devient ici une métaphore poétique, traduisant le dialogue mouvant entre matière, énergie et perception.
Pour cette série, Catherine Balet recouvre ses photographies d’un verre à la surface texturée, capturant les déformations produites par l’interaction de la lumière et de l’eau. Les mouvements ondulatoires du courant dessinent sur la vitre des formes géométriques imprévisibles. Le verre, loin de n’être qu’un simple support protecteur, agit comme une membrane vivante, sublimant l’image par son interaction directe avec la lumière.
Chaque scène – fragment de corps, instant de baignade – se lit à travers ce prisme changeant, où les reflets deviennent un langage plastique, une composante essentielle de l’œuvre. Le verre, inspiré des techniques du vitrail, propose une palette de textures et de nuances qui diffractent la lumière, la font vibrer selon l’angle de vue, déconstruisant l’image photographique pour révéler une nouvelle dimension visuelle et sensorielle, où les corps semblent se dissoudre et se recomposer.
« Albédo » évoque aussi la lumière renvoyée par les corps immergés, en écho à un lien ancestral, presque sacré, entre l’Homme et l’eau. Lorsqu’un corps entre dans l’eau, il y a cette tension fragile entre la peau de l’eau et la peau humaine, un moment de transition, de fusion, de retour à l’élément. Ces images traduisent cette expérience sensible d’un corps flottant, en suspens, dérivant dans une quiétude contemplative et une forme de recueillement intime.
La lumière qui danse sur la surface du verre rappelle les touches vives des peintres impressionnistes, qui, eux aussi, ont cherché à capturer cette interaction fugace entre lumière et eau. On pense à Monet et ses Nymphéas, où l’eau devient miroir, surface picturale et abstraction pure ; à Renoir, avec ses baigneuses sous la lumière chaude ; à Sisley et ses reflets vibrants de rivière ; à Pissarro, qui observait les variations atmosphériques sur les canaux ; ou encore à Berthe Morisot, dont les scènes d’eau mêlent délicatesse du trait et évanescence de la lumière. En filigrane, on retrouve aussi le souvenir des baigneurs de Seurat, cette humanité paisible inscrite dans une temporalité suspendue.
À travers cette œuvre, Catherine Balet prolonge et réinvente cette tradition picturale, en la transposant dans un médium photographique où la lumière, l’eau et le verre deviennent les acteurs d’une même alchimie visuelle.