JEAN DE POMEREU • ECHOS
EXPOSITION : 18 NOVEMBRE - 22 JANVIER 2022
VERNISSAGE EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE : JEUDI 18 NOVEMBRE 2021 (18H-22H)
Dans le cadre de notre programme curatorial, nous sommes fiers d'inviter chaque année un artiste qui a bâti une série exceptionnelle qui mérite d'être mise en lumière. Après Hideyuki Ishibashi en 2019 et Irène Jonas l'année suivante, les collectionneurs et amateurs d'art seront heureux de découvrir cette année le travail de Jean de Pomereu dans une exposition inédite intitulée « Echos ».
Pour son projet Echos, Jean de Pomereu puise dans ses connaissances approfondies des cultures artistiques et scientifiques de l’Antarctique. Il s’agit pour lui de rendre compte de la manière dont même les régions les plus reculées de la planète n’échappent pas à ce que le photographe Alfred Stieglitz appelait « la main de l’homme », ou à ce que l’auteur Ian McEwan a décrit comme « le souffle chaud de la civilisation ».
Afin de mieux évoquer les intimes interconnections et réciprocités des processus humains et naturels, le travail de Jean de Pomereu débute par une méticuleuse sélection d’images au sein de vastes archives de photographies aériennes de l’Antarctique prisent à des fins cartographiques en plein cœur de la Guerre froide. Dans un second temps, s’inspirant des travaux d’artistes comme Sol Lewitt et Vera Molnár, l’artiste français adopte la grammaire de l’abstraction géométrique pour mieux transformer, compléter et puiser dans ces images.
Au travers d’incisions, de déchirures, et par la superposition de couches, Jean crée de nouvelles topographies, faisant ainsi écho à la transformation humaine des environnements terrestres, que ce soit directement ou indirectement. Présentées aux cotés de sculptures métalliques et en faïence, ses recompositions comprennent trois élément distincts : la glace, le carbone et le papier. Si la glace est le sujet, le carbone représente le pigment, et le papier, le support. De par leur géométrie, ces recompositions reflètent les formes et structures de la glace alors qu’elle se fige, vêle et coule, en réponse aux forces naturelles et humaines.
Par ses interventions subtiles, parfois brutales, Jean de Pomereu fait écho à « la main de l’homme », à ce qu’elle transforme de notre Terre, engageant un dialogue poétique et conceptuel avec la photographie aérienne, matière première de son œuvre, et se fait le témoin de l’interdépendance de l’humanité avec les éléments terrestres. Et Thierry Bigaignon d’ajouter : « provoquant à la fois émerveillement et effroi, les échos de Jean se rapprochent plus d’une évocation du caractère éphémère de toute chose à la façon des vanités, qu’à un art politique et engagé. Le résultat est un projet expérimental, enraciné dans l’histoire de l’art, mais motivé par des préoccupations contemporaines de grande ampleur qui touchent chacun d’entre nous. »
À propos de l’artiste : Le travail de Jean de Pomereu est centré sur l'Antarctique et les régions polaires depuis près de vingt ans. Il s'est rendu en Antarctique à de nombreuses reprises, accompagnant des expéditions artistiques et scientifiques dans le cadre des programmes américain, néo-zélandais, péruvien et chinois. En 2006, il a été le photographe de l'installation de Land-art Stellar Axis : Antarctica de Lita Albuquerque, l'un des projets artistiques les plus ambitieux jamais entrepris sur le continent. En 2017, il a participé à l'expédition « Antarctic Biennale » commandée par l'artiste russe Alexander Ponomarev.
Ses séries photographiques Topographie de l'absence, Contours du silence et Sans Nom se concentrent sur la minéralité et l'abstraction des paysages antarctiques et ont été largement exposées.
En tant que co-éditeur de Salto Ulbeek Publishers, Jean a supervisé l’édition et l'exposition de portfolios et de tirages au platine-palladium à partir des négatifs originaux de certains des premiers photographes de l'Antarctique, dont Frank Hurley et Herbert Ponting. Il s'agit d’importantes contributions à la préservation et à la mise en contexte des origines de la photographie d'exploration.
Après des études de photographie et d'histoire de l'art à Paris, Jean a obtenu un master au Scott Polar Research Institute de l'Université de Cambridge et un doctorat en géographie historique à l'Université d'Exeter. Sa pratique et ses recherches se concentrent sur deux questions distinctes mais intimement liées : l'une concerne la culture visuelle de l'Antarctique, l'autre l'histoire scientifique et politique des calottes glaciaires.
Nous avons également cette magnifique faïence de Jean de Pomereu. Elle fait partie de l'exposition qui se tient actuellement à la galerie. Si vous êtes à Paris, venez la voir par vous-même dans notre réserve.