LES OBJECTALES • DENIS MALARTRE
DU 7 AU 10 NOVEMBRE 2024
PARIS PHOTO 2024, SECTEUR PRISMES
Désabusé par la photographie telle qu’elle est pratiquée en son temps, Denis Malartre (1952-2015) s’isole dans un appartement sur une période de deux ans, entre 1986 et 1988, pour tenter de déconstruire la photographie et créer un nouveau vocabulaire visuel. Son œuvre « manifeste », dans la lignée du mouvement « Supports/Surface », mais également proche de l’art brut de par son mode opératoire, est composée de cinquante tirages argentiques d’époque uniques, et proposée en exclusivité à Paris Photo comme un ensemble indissociable.
Denis Malartre quitte Caen en 1970, à l’âge de 18 ans, pour venir travailler à Paris, et vivra de près l’émergence de la photographie moderne des années 1970 et 80 sous l’influence d’Henri Cartier-Bresson. Il devient en 1981 membre de l’agence Viva, fondée par huit photographes dix ans plus tôt. Ce collectif d’auteurs-artistes, plutôt qu’agence de presse, lui laisse toute liberté dans sa pratique : Grand amateur d’art, ses interrogations sont alors plus proches de celles de la peinture moderne et contemporaine. Elles le conduisent vers le mouvement français Supports/Surfaces, qu’il pense dès lors pouvoir transposer à la photographie.
Un voyage à New York en 1986 va le marquer profondément et lui ouvrir un nouveau champ de travail : « Je ferme la fenêtre afin d’y voir plus clair et prends la photographie comme objet. Une sorte de relation objectale », écrit-il dans un manifeste peu après son retour. Durant deux années extrêmement créatives, il s’engage dans une expérimentation plasticienne de la photographie (grattage des négatifs ou trait au pinceau sur des bandes) et réalise un ensemble d'images non figuratives, fruit d'un travail obsessionnel d’installations et de prises de vue, qu’il intitule Les Objectales. Egalement proche de l’art brut de par son mode opératoire, cette série photographique se distingue de la photographie pratiquée en son temps : elle devient ici un objet purement optique, une surface, une trace.
Cette série-manifeste, réalisée entre 1986 et 1988, se compose de cinquante tirages argentiques d’époque uniques, réalisés par l’artiste, proposés en exclusivité à Paris Photo comme un ensemble indissociable.
« Je prends la photographie comme objet, dans une sorte de relation objectale »
Denis Malartre