Ralph Gibson • Vu, ImprÉvu
VENET FOUNDATION
EXPOSITION DU 22 MAI AU 30 SEPTEMBRE 2025
VERNISSAGE XX
En 2017, après avoir passé de nombreuses heures aux côtés de Ralph Gibson dans son atelier new-yorkais, Thierry Bigaignon, son galeriste parisien, réalise que la musique compte pour l’artiste tout autant que la photographie et ce, depuis plus de 70 ans ! Il lui propose alors un projet inédit qui lierait ses deux passions. L’idée est simple : sélectionner une quinzaine d’images iconiques et très personnelles pour l’artiste, et composer pour chacune d’entre elles une musique originale. Ralph Gibson se lance alors dans le travail et moins de deux ans plus tard, la série « Vu, Imprévu » voit le jour.
Ce projet vise à dévoiler aux collectionneurs du maître américain une autre facette de son génie. Photographe de renommée mondiale, reconnu notamment pour avoir créé un nouveau vocabulaire visuel dans les années 70 avec sa Trilogie - The Somnambulist (1970), Déjà-Vu (1973), Days at Sea (1974) - Ralph Gibson n’en est pas moins un guitariste de talent.
Il découvre la guitare à l’âge de 13 ans. L’appareil photo, quatre ans plus tard. Depuis lors, il se dit être un éternel apprenti, considérant encore aujourd’hui qu’il lui reste beaucoup à apprendre de ces instruments. Pour Ralph Gibson, la mélodie est à la musique ce que la réalité est à la photographie. La musique et la photographie sont des systèmes d’imagerie équivalents dans la mesure où elles partagent un même sentiment d’abstraction. La réalité est la forme la plus pure d’abstraction, et la musique, la plus abstraite des langues.
« Vu, Imprévu » nous offre une occasion unique de revisiter quinze des photographies les plus iconiques de Ralph Gibson, sous un angle inédit. Choisis minutieusement, les clichés ont tous été pris entre 1968 et 1990. Chaque photographie s’accompagne d’une pièce musicale, spécialement composée, interprétée et enregistrée par l’artiste dans son studio new-yorkais. Une attention toute particulière a été portée à la présentation des œuvres. Les tirages argentiques noir et blanc, édités chacun à 3 exemplaires, dans un format spécial, sont de véritables bijoux d’orfèvrerie. Au dos des cadres figure la partition manuscrite, signée de la main-même de l’artiste. De même, chaque cadre, conçu spécialement par la galerie, intègre une puce NFC permettant, sans contact, d'écouter le morceau associé à l'œuvre sur son smartphone. Une véritable innovation.
Pour Ralph Gibson, « la musique fait écho à la photographie en ce que l’acte et l’idée sont une seule et même chose. Simultanés. La musique est un langage universel. Toute œuvre d’art s’efforce d’y ressembler. Fermez vos yeux et la photographie n’est plus qu’un souvenir abstrait. La musique, elle, ne peut être ignorée. Les oreilles n’ont pas de paupières ! ».
Enfin, cette exposition est accompagnée d’une oeuvre vidéo, autre format qui permet la fusion entre images et musique, et auquel Ralph attache une importance toute particulière. « Cela fait 15 ans que je travaille sur Music for Lens and Guitar, ma suite de vidéo et de musique. La présenter ici, à la Fondation de mon ami de toujours, Bernar Venet, est un véritable honneur pour moi. »