Thomas Paquet • OH LUMIÈRE !
EXPOSITION DU 3 AVRIL AU 31 MAI 2025
VERNISSAGE JEUDI 3 AVRIL 2025, DE 18H À 21H
Nous sommes ravis de présenter la nouvelle exposition personnelle de Thomas Paquet intitulée « Oh Lumière ! », qui débutera à la galerie le 3 avril 2025. Cette exposition explore la nature de la lumière et en révèle toutes les nuances à travers diverses expérimentations de détournement des outils traditionnels de la chambre noire.
L’exposition « Oh lumière ! » de Thomas Paquet annonce une vision que souligne un point d’exclamation comme un écho aux mots de Virginia Woolf, qui s’exclamait il y a plus d’un siècle: « Oh, To Be a Painter! ». Cette vision qui, face aux toiles de la National Portrait Gallery, lui révèle dans un frisson le sens profond de la peinture, lui fait admettre sa puissance artistique inégalable, transparaît dans le travail de Thomas Paquet. Avec une joie presque enfantine, l’artiste s’amuse à déconstruire les techniques photographiques, à revenir à leurs éléments les plus fondamentaux, pour célébrer l’une de ses composantes essentielles : la lumière.
Parce qu’il plonge le spectateur dans un univers de couleurs prismatiques et met en valeur la riche texture de ses supports, le travail photographique de l’artiste franco-canadien se rapproche parfois de la peinture. Que ce soit en plein air, ou, pour cette série, en chambre noire, Thomas Paquet crée chaque œuvre de manière unique, directement sur le papier photosensible. En renonçant au négatif et en suivant un protocole qu’il définit, l’artiste se laisse guider par le geste, il explore les possibilités infinies de ses outils et consent à se soumettre aux aléas et à ce que l’erreur a d’humain. Rassemblée ici pour la première fois, sa série complète « De la chambre noire » capte, au travers de rectangles, de cercles et de triangles lumineux, les effets variés de la distance et de la forme des supports utilisés sur la couleur et la saturation. Ces œuvres traduisent la lumière. Elles la sculptent et, ce faisant, révèle notre propre présence au monde, aiguise notre sens de l’observation.
À l’un de ses confrères peintres, Paul Cézanne écrivait un jour : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône [...] la nature, pour nous hommes, est plus en profondeur qu’en surface, d’où la nécessité d’introduire dans nos vibrations de lumière, représentées par les rouges et les jaunes, une somme suffisante de bleutés, pour faire sentir l’air. » Cette perception moderne du paysage, comme une succession de formes tridimensionnelles mouvantes dans l’espace, préfigurait le cubisme et l’abstraction, mais également la photographie contemporaine et l’image en mouvement. En traduisant le paysage de lumière par des formes élémentaires, Thomas Paquet s'inscrit dans la vision de Cézanne. Dans les halos lumineux des œuvres de la série « Vignettage », par exemple, le geste fluide de l’artiste fait rayonner les cylindres d’une lumière éclatante. « Écrire avec la lumière », dit-il. En utilisant l’espace de son atelier pour projeter une vision cosmique, les « Grands Dégradés » de Thomas Paquet nous ramènent à l’idée de l’infini, à l’image du ciel au-dessus de la montagne Sainte-Victoire de Cézanne. « Je suis fasciné par ce qui nous rapproche du cosmos, des étoiles », confie Thomas Paquet.
Lillian Davies