THE STORY BEHIND #2
AVEC HENRI FOUCAULT
L’artiste français Henri Foucault nous décrit l’une de ses oeuvres préférées, intitulée « Chevelure Floue ». Ce photogramme, disponible exclusivement via la Viewing Room de la Galerie Thierry Bigaignon, est une pièce emblématique de son oeuvre.
Découvrez cette pièce exceptionnelle au sein même de l'atelier de l'artiste.
“J’aime particulièrement cette pièce qui fut exposée cette année au Palazzo di Diamanti à Ferrare, dans un dialogue avec le grand peintre du 19ème,
Giovanni Boldini.”
“Ma technique est le photogramme, mais je l’utilise comme une matrice pour intervenir sur l’image elle-même et créer une oeuvre en trois dimensions. En enfonçant des épingles en laitons dans le tirage, je joue sur la dualité "sculpture et photographie.”
Né le 3 juin 1954 à Versailles, France. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (Atelier de sculpture d’Isabelle Waldberg, 1981). Professeur à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. Vit et travaille à Alfortville, dans le Val-de-Marne.
” L’acharnement qu’Henri Foucault met à interroger la sculpture depuis le point de vue d’un matériau le plus contradictoire - le photographique - doit probablement traduire, en dehors de toute perversité, une volonté théorique peu commune. Comme s’il s’agissait pour cet artiste, sculpteur de formation, de s’éloigner le plus loin possible de sa discipline d’élection pour en renouveler le désir, pour vérifier les gestes qui fondent cette pratique en dehors de son exercice proprement dit. Car enfin, la saisie photographique emprunte peu aux mains si ce n’est la manipulation du développement et du tirage. L’image photographique résulte d’une frappe de la lumière sur une surface, dont le support - son poids, son épaisseur, sa dimension - sera peu affecté. Pourtant, c’est à partir de la trace lumineuse que Foucault s’attache au modelé et au volume. Il ne retranche pas pour donner forme à l’informe, il introduit au contraire de l’informe dans la forme que l’acte photographique lui a imposé. Ce qui brille, scintille, miroite, reconstitue une volumétrie changeante, piège à lumière, planéité contrariée par le relief des éclats et des variations cristallines, frissons de la brillance, palpitations de la chair retrouvée. De cet affrontement entre deux pratiques, entre le lent façonnage d’un volume et la fulgurance de l’acte photographique, surgit la possibilité de fusionner la sculpture et la photographie. Photographier et sculpter, sculpter et photographier, c’est cette alternance qui s’accomplit dans l’œuvre d’Henri Foucault ” (Dominique Païni).